L’éloge de l’immobilité et de la lenteur

Vous êtes debout les pieds parallèles à l’écartement des épaules. Les pieds forment un « carré » : vous êtes enracinés à la Terre et vos voûtes plantaires captent l’énergie tellurique par le biais des points 1Rn, Yong Quan, « source jaillissante ».

Votre tête est dans le Ciel, sphère qui capte l’énergie céleste par le point 20DM, Bai Hui.

Vos deux bras sont devant vous, horizontaux à la hauteur des épaules. Ils forment un cercle on fermé. Vous prenez à bras-le-corps toute l’énergie qui s’offre à vous.

Vous tenez cette position, portée par une respiration totalement libre, pendant 5 – 10 – 15’.

Vous arrêtez quand vos épaules se crispent. Ce n’est pas un exercice d’endurance, mais tout le contraire. Si votre Esprit est Vide, sans pensée, vous ne devez plus sentir votre corps.

Vous l’avez reconnu, c’est le fameux « Qi Gong de l’Arbre » qui consiste donc à s’imaginer que l’on entoure un tronc avec nos deux bras.

Ciel, Homme, Terre. On capte l’énergie de la Terre par l’enracinement, du Ciel par la respiration et on « embrasse », on attire l’énergie qui s’offre à nous, cette énergie qui vient nourrir notre Cœur.

En relisant la « Légende des Siècles » de Victor Hugo, mes yeux se sont arrêtés sur ces sublimes vers qui donneront encore plus de sens et de puissance à votre pratique.

« Jéhovah dont les yeux s’ouvrent de tous côtés,

Veut que l’œuvre soit lente, et que l’arbre se fonde

Sur un pied fort, scellé dans l’argile profonde ;

Pendant qu’un arbre naît, bien des hommes mourront ;

La pluie est sa servante, et, par le bois du tronc,

La racine aux rameaux frissonnants distribue

L’eau qui se change en sève aussitôt qu’elle est bue.

Dieu le nourrit de terre, et, l’en rassasiant,

Veut que l’arbre soit dur, solide et patient,

Pour qu’il brave, à travers sa rude carapace,

Les coups de fouet du vent tumultueux qui passe,

Pour qu’il porte le temps comme l’âne son bât,

Et qu’on puisse compter, quand la hache l’abat,

Les ans de sa durée aux anneaux de sa sève. »

Vous l’avez compris, la longévité se nourrit de l’immobilité, de l’enracinement et du Vide.

La sève qui nourrit tout notre corps provient de la Terre par l’entremise de nos aliments.

L’énergie qui inonde tout notre être provient du Ciel, de l’air que nous respirons. Par cette posture, on devient cet arbre puissant qui ne sera pas déraciné à la première tempête venue.

Jean PELISSIER

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